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Lettres de Ch.-F. Morel à ses parents

lettres de Bâle, 1785-1789

Votre très humble et très obéissant fils Morel

 

Charles-Ferdinand Morel a 13 ans lorsqu'il quitte Corgémont pour étudier la théologie à Bâle. Dans les lettres qu'il adresse à ses parents, on suit pas à pas un adolescent, puis un jeune adulte, dans les étapes de sa formation – et dans celles de son émancipation.


Ces écrits contiennent quantité de détails sur la vie quotidienne : conditions de voyage, achat des rames de papier, de thé ou de pommade, acquisition des livres par encan, confection des vêtements que l'on porte, bienséance en société, bals que l'on découvre ou visites de courtoisie que l'on doit faire…

Lettre de Charles-Ferdinand Morel

Mémoires d'Ici, Fonds Doyen Morel (Commune de Corgémont)

 

LETTRES DE MAUBEUGE, 1790-1793

Je vous avais promis de vous donner de mes nouvelles...

 

Au printemps de l'année 1790, Charles-Ferdinand Morel se rend à Maubeuge comme ministre de camp du régiment de Reinach. Trois années durant, il accompagne les soldats jurassiens dans leur vie spirituelle. Dix-neuf lettres écrites à ses parents ont été conservées de cette époque charnière dans la formation du jeune homme. Celui-ci vient de terminer ses études en théologie à Bâle où il a été consacré ; il retournera en Erguël en 1793, marqué par les idées de la Révolution française.

MDI_doc_Morel_Maubeuge

Mémoires d'Ici, Fonds Doyen Morel (Commune de Corgémont)

 

 

 

 

 

Durant ses années françaises, Morel découvre l'effervescence politique. Il devient même secrétaire du Club des jacobins local. La correspondance qu'il entretient avec sa famille reflète le regard du jeune homme sur un monde en changement. Pour motiver son retour, il écrira: Mais je vois les choses sous des couleurs sinistres. La Révolution n'est que commencée. Elle est bien faite dans les esprits; mais elle n'est pas mûre en exécution. Elle ne marche pas comme elle devrait. Des partis se forment. Les uns pour la détruire, d'autres pour en modifier les effets, et un autre pour la soutenir. Dans cette fermentation, on ne peut s'attendre qu'à des événements douloureux et, pour les éviter, je crois que s'en éloigner quand on le peut est un parti que dicte la prudence (lettre n° 51, 19 juin 1792). Ou encore, soucieux de ce qui se passe au pays : On dit ici que le prince de Porrentruy fait venir des troupes de l'Allemagne. Un papier disait hier que l'empereur avait demandé aux Bâlois de pouvoir passer sur leur territoire et qu'ils avaient répondu qu'ils en déféraient à la décision des 13 cantons. Cela est-il vrai ? Et pourquoi le prince aurait-il besoin de troupes ? (lettre n° 43, 21 février 1791).