Menu

Sonvilier, août 1769

NE SACHANT ECRIRE IL FAIT CETTE MARQUE : X

Que s'est-il bien passé un dimanche soir d'août 1769 à Sonvilier ? Le village connaît alors un essor démographique et économique considérable, grâce à l'industrie horlogère nouvellement introduite.

Un mercier-quincailler flamand chargé de sa marchandise entre dans le cabaret de Jean Marchand. Il y boit, beaucoup, et y mange du pain, du rôti et de la saucisse. Après minuit, la situation dégénère : l'alcool pousse à la bravade et aux insultes, le tapage alerte les voisins. Le lendemain matin, l'étranger dépose plainte : il a reçu un coup à la tête avec sang, a été renversé dans la fontaine et sa marchandise a été abîmée. Justice est demandée.

A cette plainte s'ajoutent dès lors les témoignages de la servante de l'auberge, du cabaretier et de son épouse, de la voisine, de ses deux filles et de son fils. Chacun offre sa version des événements. Les mots écrits sur le devant du cahier rassemblant ces textes laissent entendre le verdict de l'affaire : Information touchant un mercier à qui on avoit eparpillé des marchandises devant le cabaret de Jean Marchand hote. NB. Il ne s'est rien trouvé, et la Seigneurie là sortit du pays.

 

 

 

LES VACHES REVENOIENT DU CHANPOYAGE

Mémoires d'Ici a récemment reçu le manuscrit relatant ces événements. Nous vous en présentons ici une reproduction numérique ainsi qu'une retranscription complète. A lire ces lignes, on découvre un pan de la vie de nos villages il y a plus de deux cents ans. Il faut savourer aussi le français du 18e siècle, dont nous avons gardé l'orthographe (mais modernisé en partie la ponctuation). Les chopines ou les carterets que boivent les habitués, le canequin dans lequel le Flamand a rangé ses affaires, le poile où se tiennent les gens, le chanpoyage dont reviennent les vaches, sont autant de mots revivant par le texte.